Albert

Albert est un parallélépipède rectangle de 40 mètres de long par 10 mètres de large, accueillant un centre de kinésithérapie. Implanté sur une parcelle au milieu des champs, ce pavé droit, recouvert d’une peau de tasseaux disposés à claire-voie, offre une façade vivante. Se grisant au fil des saisons jusqu’à obtenir la teinte des vieilles granges dispersées dans le paysage agricole, l’enveloppe du centre ancre le bâti dans son contexte immédiat. Durant les heures de fonctionnement, seules deux ouvertures sont identifiables. La première, étroite, au nord, permet l’accès au cœur du bâtiment. La seconde, généreuse, au sud, s’ouvre largement sur le paysage et permet au soleil de pénétrer dans les espaces de rééducation. En dehors des heures d’activité, le centre se replie sur lui-même, et la façade mobile, vient alors obstruer chaque accès depuis l’extérieur. Le bâti n’est alors plus qu’un volume de bois plein, impénétrable.

Anh

Anh est une maison conçue sur un principe d’orientation simple. Au nord, un climat rude, peu de recul depuis la rue, et la nécessité de recréer de l’intimité. Au sud, une parcelle étroite, toute en longueur, accueillant un grand jardin. De ces deux orientations, découle le principe de chacune des façades. Au nord, un système d’ouvrants, dissimulés dans une composition « modulaire », offre aux passants de multiples combinaisons. Fermés ou ouverts, totalement ou partiellement, les volets protègent les habitants de la rue. Le soir venu, la façade en métal micro-perforé s’illumine depuis l’intérieur. Au sud, l’espace de vie en double hauteur s’ouvre largement sur le jardin. Une partie de la façade s’escamote complètement, la limite intérieure/extérieure disparaît. Le soleil, le vent, mais aussi les senteurs du jardin pénètrent au cœur de la maison. Le jardin devient alors l’extension du séjour à moins que cela ne soit l’inverse…

Haute boutiques éphémères

Création de deux boutiques éphémères, mobiles, selon le concept directeur de la marque pré-établie par Razzle Dazzle. Un ensemble de modules aux dimensions et matières variées, permet, selon différents schémas de disposition, de répondre à l’ensemble des contraintes courantes des centres commerciaux. La boutique éphémère est livrée, montée en un nombre d’étapes réduites, exploitée durant une courte période avant d’être déplacée pour être remontée à nouveau.

Conseil Général de l’Hérault

Le bâtiment du Conseil Général de l’Hérault est un lieu destiné à regrouper et réorganiser l’ensemble des services du « pôle solidarités », aujourd’hui éclatés sur plusieurs sites. L’union de ces services se traduit dans notre projet par la création d’un volume cylindrique creux, autour duquel s’organise un vaste parvis paysagé. Issu d’une réflexion sur la compacité et la simplicité d’usage, le projet s’enroule autour d’un jardin et réduit de fait les distances entre les différents services. Havre de paix à l’ombre des pins, le centre végétalisé de l’anneau favorise la ventilation naturelle de chaque bureau. Côté façade, une peau composée d’un module à géométrie fixe, recouvre l’ensemble du volume. Chaque module est disposé selon un angle en rapport avec les différentes orientations du bâtiment. Un bâtiment circulaire, fédérateur, qui favorise les connexions publiques et privées. Concours réalisé en association avec Manuelle Gautrand Architecte.

Andrea

Andrea est un meuble praticable, installé de façon à devenir le protagoniste majeur du projet. Disposé de façon à occuper la partie la moins éclairée de l’espace, cet objet, hors d’échelle, articule les deux zones de vie. Volume de bois plein, forteresse intime, il est lisse et inaccessible. Un calepinage simple permet d’actionner un jeu d’écrans mobiles, dévoilant par choix tout ou parties de l’intérieur. L’accès se fait par une porte sous tenture, contigüe à la cuisine. Une fois rabattue, une contremarche de 30 cm de haut devient le dernier signal du caractère privé des lieux que l’on s’apprête à découvrir. À l’intérieur, une paroi de bois coulissante dissimule la salle d’eau tandis que l’accès à la chambre nécessite encore de gravir quelques marches. L’espace est plus étroit, moins haut sous plafond, à l’échelle du corps. Une paroi escamotable permet d’ouvrir la chambre sur le séjour. Le regard file, la sensation d’espace est décuplée.

La jetée

Longtemps liés à notre enveloppe corporelle, nos sens aujourd’hui exacerbés s’externalisent, s’internationalisent. Constamment assaillis de stimuli, nos différents sens croulent sous les informations. Locales ou globales, nous les recevons avec la même intensité. L’ère du numérique, la multiplicité des médias, des interfaces, nous donnent à voir le monde au travers de prismes choisis, où chaque vision mise bout à bout nous illusionne, perturbe nos sens jusqu’au point de croire que de l’infime naît l’ensemble. Capable de penser que du monde il en maîtrise le sujet, l’homme s’égare car l’image recréée n’est que le reflet d’une vision fragmentée de la réalité. En ce sens, le jardin met en scène le visiteur au travers d’une métaphore paysagée où les miroirs distillent la diversité des points de vue, telles des bribes de données éparses perturbant la vision de ce dernier.

Fondation Galeries Lafayette II

Dans l’attente de réceptionner le bâtiment conçu par l’architecte néerlandais Rem Koolhaas, la Fondation d’Entreprise des Galeries Lafayette a invité Razzle Dazzle à réfléchir à la conception d’un espace de travail transitoire, destiné à l’accueil des artistes mais également à l’organisation d’expositions et de conférences. Le résultat de cette réflexion, dicté par l’économie du projet autant que par sa programmatique, est un espace nu, non figé, se définissant continuellement dans l’usage qui en sera fait. Le volume intérieur, après avoir été débarrassé du superflu, a été divisé en quatre zones distinctes, permettant un accès graduel du domaine public au domaine privé : Transition / Galerie / Détente / Technique. Au fond de la Galerie, une grande porte sur pivot, fermée, sépare la partie publique de la partie privée. Ouverte, l’espace est continu, invitant l’espace d’exposition à s’étendre.

Fondation Galeries Lafayette I

Dans l’attente de réceptionner le bâtiment conçu par l’architecte néerlandais Rem Koolhaas, la Fondation d’Entreprise des Galeries Lafayette a invité Razzle Dazzle à réfléchir à la conception d’un espace de travail transitoire, destiné à accueillir l’équipe dirigeante. Il s’agit de transformer un appartement de 80 m2 ainsi qu’un studio adjacent de 50m2 en une surface de travail évolutive et éphémère, pouvant accueillir de 5 à 20 personnes. L’espace est laissé brut, les traces du passé conservées, contrastant fortement avec nos interventions ponctuelles. Deux ouvertures, autrefois condamnées, sont ménagées de façon à relier les deux appartements. Une table-objet, démesurée (9,5m x 2,5m), vient se positionner à cheval entre les deux principaux espaces, comme traversant la structure même de l’immeuble. Élément technique, elle permet la distribution des réseaux en minimisant les interventions sur l’existant. Hors d’échelle, elle participe à la volonté interne de travailler en groupe, de favoriser la communication, la cohésion, et la créativité.

Une grande Table

Conçue pour meubler les bureaux de la Fondation d’Ets des Galeries Lafayette, cette table exploite les qualités principales d’un matériau industriel. Ici le contreplaqué filmé blanc dicte ses dimensions. Le minimum d’usinage est réalisé. Simplement accolés à l’horizontale dans le sens de la longueur, les panneaux permettent de réaliser le plan de travail supérieur. Un plateau inférieur, dessine un espace de rangement en périphérie tout en permettant le dégagement d’une zone technique au coeur de la table. Aléatoirement, des découpes dans le plateau principal, permettent l’accès aux prises dissimulées. Les chants sont assumés, bruts de coupe. Ils expriment l’origine de la matière, son épaisseur, soulignent les changements de plans, révèlent le désir d’une modification minimum du format initial.

Jeanne

La maison de Jeanne est une vieille dame, peu à peu altérée par l’usage et le temps. Du passage de Georges Brassens de 1944 à 1966 il ne restait que peu de choses si ce n’est un sol disparate et son escalier fatigué. Autour de ces vestiges d’un autre temps, s’est glissé un ensemble méticuleux d’éléments, renfermant les pièces humides, les rangements, articulant les vides. Actionnable, ce mobilier permet de combiner l’espace selon ses besoins. En pin, il contraste avec l’environnement immédiat par la rigueur de sa géométrie autant que par la teinte qu’il arbore. Sous-jacent, le veinage du bois, argenté, émerge par endroit créant un effet moiré. Enfin, à l’extérieur, la maison est débarrassée des multiples couches appliquées au fil des ans afin de retrouver son caractère originel.

A propos

Bureau d’architecture fondé par Amélie Busin, Architecte desl et César Gourdon, Architecte desa, Razzle Dazzle envisage l’Architecture comme une pratique permettant, au-delà de l’acte de construire, de questionner le réel. Tirant son nom d’une technique de camouflage, mise au point par Norman Wilkinson durant la Première Guerre mondiale, Razzle Dazzle à l’instar de ce procédé, cultive l’imprécision volontaire de ses contours. Tendant vers une approche transversale de l’architecture, Razzle Dazzle tente de développer des projets adaptés à l’ensemble des contraintes actuelles, et traduit cette posture par la volonté d’apporter une réponse simple à des problématiques complexes. Un parti pris clair, aux lignes épurées.

Design : Spassky Fischer, Développement : Anthony Kim, Photographies : Jérôme Galland