Muséum national d’histoire naturelle

Dans l’optique d’une future rénovation de la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie Comparée du Jardin des Plantes à Paris, le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) nous a confié  une mission d’anticipation architecturale et scénographique de ce que pourrait devenir le bâtiment, conçu par l’architecte Ferdinand Dutert à l’occasion de l’exposition universelle de 1900. Notre proposition est double. Dans la partie historique, l’intervention que nous proposons puise dans l’ADN du lieu. À l’image de l’oeuvre de Ferdinand Dutert, c’est un aménagement sur le long terme que nous projetons, un aménagement qui se patine avec le temps, qui s’use habilement et que l’on finit par apprécier d’autant plus. Dans un tel lieu, l’erreur serait de trop en faire et de proposer une intervention orgueilleuse, trop présente. De la même façon, la scénographie multimédia que nous proposons, en filigrane, est pensée de façon à accompagner le récit muséographique, révéler la collection existante, en soulignant certains aspects historiques, sans jamais prendre le pas sur l’expérience. Le Pavillon Ouest, en revanche, extension des années 30 ne présentant pas d’intérêt architectural particulier, nous permet d’intégrer les nouveaux besoins d’accueil de la Galerie. Les planchers sont déposés de façon à libérer un volume en triple hauteur. Une structure, semblable à celle des rayonnages de stockage industriel, se déploie sur toute la hauteur de l’espace de façon à absorber à la fois les circulations verticales, les réseaux, à contenir différents éléments programmatiques tels que la boutique du musée, mais également de donner à voir une partie du stock des spécimens habituellement non exposés au public. En se glissant dessous, en l’arpentant, en empruntant les circulations, le visiteur redevient lui aussi un spécimen parmi les autres, classifié, stocké parmi d’autres espèces dont la plupart sont aujourd’hui disparues.